Bantunani

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INTERVIEW By Fatou 

Podcast // Bantunani

 

Bantunani alias Michel Nzau Vuanda, né le à Kinshasa, est un auteur-compositeur-interprète, producteur et réalisateur franco-congolais.

Activiste et militant, en 2006, il est l’instigateur de la Nu Rumba, courant musical fondé sur une trinité philosophique « Je pense, je danse donc je suis » qu’il décline au cours de ses 8 albums : RumbaLounge, discovering nu rumba (2008), Africanization (2010), Acousticfear, crépuscule des idoles (2012), et Intrigant, rocknbe (2013), The Man by Michel Nzau(2014), Groovencio, an afropolitan diary (2016), Musicalist (groovy boy), march 2018.

Biographie

Né dans une famille bourgeoise de la banlieue chique de Kinshasa, Michel Nzau Vuanda arrive à l'âge de six ans en Europe après que son père s'est engagé contre la zaïrianisation entreprise par Mobutu. Il connaît d'abord le Portugal, et l'Italie avant d'atteindre la France en décembre 1982. La famille s'installe alors à Limoges.

Artiste pluridisciplinaire au parcours atypique. Il poursuit d’abord des études de droit à la faculté d'Orléans puis s'oriente vers les nouvelles technologies de communication où il croit voir l'importance future des multimédias. Il se spécialise dans la sécurité informatique et les systèmes d'exploitation Linux.

Il fonde une première société en 2002, Vizualiz. En 2005, il fonde son propre label Blackninja Publishing dont la seule mission repose sur le développement de la plateforme artistique de Bantunani. Il est alors marqué par la convergence numérique et digitale qui fait de sa musique un élément multimédia.

La Nu Rumba, source de l'afrofunk

À la croisée des musiques africaines et noires américaines, tel un chaînon manquant entre Fela Kuti et James Brown, ce courant musical renoue avec une acoustique affranchie des carcans worldmusique. À l'intérieur de la nu-rumba, le chant né avec le premier album RumbaLounge, discovering nu rumba (2008), le genre a beaucoup évolué sans perdre sa volonté initiale de faire danser à travers les styles et les époques.

En 2010, quand paraît l'album Africanization, le jeune Bantou se dit meurtri par la disparition de sa grand-mère et la mort de Michael Jackson.

Une certaine noirceur traverse les 15 titres que désormais Michel, affranchi de la tutelle de ses musiciens, peaufine dans la solitude des nuits de Ménilmontant. Il veut un groove moins festif, plus axé sur la prise de conscience et les sonorités urbaines et modernes. Africanization regorge de références mystiques et cosmogoniques. L'œuvre, prophétique, est clairement influencée par les univers de Wu-Tan Clan, de Gil scott heron où encore de Curtis Mayfield. Les titres Blackninja, suicideMood illustrent cette rencontre improbable de l'afrogroove avec les guitares de la Blaxploitation. À sa sortie, l'album lui ouvre les portes des radios mainstream (Nova, France Inter, RFI, BBC World et Canal +). Les titres Coltanrush et Blackninja rencontrent un immense succès.

En 2012, Michel change de batteur et de guitariste pour mener un projet secret pendant 6 mois dans les studios A de Davout. Avec Acousticfear, Il propose de démocratiser et de partager sa passion de Nietzsche en mettant en musique quelques œuvres du philologue. Il travaille avec l'artiste dessinateur Djo Calmant qui signera la pochette et le livret de l'album. Ensemble, ils imaginent un univers apocalyptique futuriste reflet du crépuscule des idoles. Michel écrira pour cet opéra afropop 25 titres mais n'en gardera que 16. Ainsi chaque titre bénéficie d'un visuel et d'un sous titre inspiré de l'œuvre de Nietzsche et de Thomas Hardy. Avec cet album, l'artiste atteint une certaine liberté, une maturité dans l'écriture qui désormais lui confère une certaine renommée. Cinq titres seront classés dans les charts : Unplugme, Mapworld, Murder in the City, Rumba is dead, She is gone.

Fin 2013 sort le nouvel album Intrigant ( Rocknbe). Composé de 15 nouveaux titres essentiellement écrits durant la tournée européenne Acoustictour. Michel veut encore pousser le concept de fusion et aller vers des sonorités plus rock, donner une place majeure aux synthés et instruments à cordes afin de trouver un groove dur et mélancolique. La particularité de cet album repose sur la participation de tous les ingénieurs du son des studios Davout même si Jean-Loup Morette reste aux commandes, les styles se confondent au point de donner un son très éclectique. Intrigant parle de la complexité d'un monde qui échappe à tout contrôle, l'individu doit être fort et maître de son destin. Michel épouse une désinvolture dans son chant, les guitares arrivent telles des balles contre un l'ordre établi. L'album connaît un succès retentissant avec le single "Kivustan", "Obamaforgotus" et American Law qui battront des records d'audiences et de vues. Les clips seront censurés à plusieurs reprises par Youtube. Michel prolonge ainsi son combat débuté avec Coltanrush et se défend de faire une musique engagée. Il parle alors plus d'une conscience. La polémique sera si forte qu'elle laissera des traces dans la communication de Bantunani qui refuse farouchement les grands médias.

The Man, premier album signé sous vrai nom, Michel Nzau. La plume infatigable, il livre en 2015 un double album marqué soul et très romantique. Comme le suggère le titre, The Man, l'homme se livre et se confie un peu plus. L'énergie live et fougueuse de Bantunani s'atténue, le temps d'une introspection musicale très lounge. Entre Paris et Berlin, le jeune bantou devient un afropolitain, porte étendard d'une jeunesse africaine inscrite dans la dynamique du monde globalisé et résolument tourné vers le futur. À travers 20 titres de confidences, l'artiste épouse les thématiques de son époque. Le groove vindicatif a fait place à la recherche du temps perdu qui se ressent aisément dans les titres. La cadence est douce, le beat downtempo s'impose. Les guitares deviennent feutrées dans une ambiance électro-urbain où l'on croit entendre la nuit berlinoise et sa "Bad-Cave". On notera la première collaboration avec Bernie Grundman et Brian Gardner (Big Bass), les deux légendes du mastering (Dr.Dre, Herbie Hancock, Michael Jackson, Bruce Springsteen, Leonard Cohen, Quincy Jones). On notera l'impact des titres : TheMan, Funky Spleen, Injur, Jazz'n spell.

Toujours aussi prolifique, 2016 s'annonce comme l'année psyché-pop de Bantunani si on en croit les premières productions issues de la collaboration avec Bob Katz et la société PSI audio.

Maintes fois annoncé, l'album Groovencio paraît en 3 volumes dont le premier Futura est sorti le 5 septembre 2016 avec 5 nouveaux titres : SmoothLie, The Dove, Sleeping in the dark, Groove Brother, Look Back.

De l'afrofunk au psychégroove:

En 2016, rompant avec les productions nourries, Bantunani prend un virage minimaliste reposant davantage sur un beat urbain, une basse lourde et une voix exposée où le chant, très narratif exprime la vérité de l'homme. Michel révèle une phase plus psychédélique et des inspirations pop rock, loin des traditions funk et r&b dans lesquelles il fut souvent inscrit.

Musicalist (2018)

Sortie prévue le 23 Mars 2018 chez Socadisc.

Singles:

Passion Gone parait en décembre 2017 et annonce la collaboration de Michel avec le DJ et producteur colombien, Miguel Bénavides alias BigMig. Rencontré à maintes reprises dans les studios Davout, le jeune ingénieur propose à Michel un groove axé 'dancefloor' et centré sur sa voix. Le titre fait l'objet de près de 100 programmations en radio et atteint la 4ème place des charts. Sur ce beat disco, ils décident de prolonger la collaboration et y associer l'ingénieur Anglais Sefi Carmen. Bantunani dévoile alors le titre du prochain album, Musicalist pour une sortie prévue pour fin Mars chez Socadisc.

En parallèle sort la version soul mineure, Passion Lost, qui décrit un monde où la passion n'est plus seulement évadée mais perdue à jamais.

En février 2018, le troisième single Mystic Boogie, c'est l'hymne à la joie de Bantunani. Les choeurs enthousiastes, fous de joie traversent la chanson, emportent les hommes dans leur caravane heureuse quand le lead charismatique murmure la promesse d'une belle aventure d'amour, de paix, d'humanité. Cette course folle est lancée par une basse engageante qui donne le départ, reprise à l'infini. Il le sait, les hommes viennent et passent quand la musique demeure, tel un éternel pouvoir qui finit par emporter les mauvais esprits. Mystic boogie est aussi le cri d'un peuple qui retrouve son âme face à l'oppression. "Je danse, je pense donc je suis".

Une musique, un masque

L'homme est volontiers discret, Michel N’zau n’en demeure pas moins charismatique, entre dandy dansant et philosophe chantant, il propose depuis près de huit ans un groove insondable aux beats funky et rock. Portée par une voix puissante et feutrée, sa musique atteint son apogée sur scène qui devient alors un espace d’expression aux envolées multiples où chaque musicien vient relancer la transe contagieuse de Michel. Celui que l’on compare à Terence Trent D’Arby ou à un jeune James Brown, se dit être le fils du groove. Un groove qui porte les racines et l’esprit Bantou : un souffle de l'existence, un désir fou de brûler la vie par la danse.

Le nom Bantunani

La musique de Bantunani est chargée d'Histoire, celle d'un peuple et d'un homme qui fait de l'Afrique une source d'inspiration pour le futur.

Le terme Bantou (batu) est issu du lingala aurait trois sens, le terme nani, quant à lui signifie "Qui est-ce ? ou Qui ?" :

  1. La référence à la civilisation Bantou, une façon artistique de perpétrer une histoire africaine, surtout congolaise, souvent méconnue.

2. Le terme Bantou désigne aussi l'être humain dans son ensemble, à savoir l'humanité. C'est donc une référence philosophique et universelle que Michel veut mettre en avant.

3. Pluriel du mot mutu (une personne), le mot Bantou désigne alors le groupe comme ensemble d'individu.

Bantunani est donc une question insoluble, qui sommes-nous, qui sont les hommes ? et en dernier lieu qui est donc ce groupe ou cet artiste.

Opinions politiques

Le 14 octobre 2009, Bantunani s'engage contre les violences sexuelles au Congo avec un concert protestataire à La Bellevilloise, Paris. Cet engagement qui dénonce les violences causées par les gisements de Coltan au Kivu trouve son expression à travers les titres ColtanRush, Kivustan et Obama forgot us.

D'après ces textes, un artiste est le porte parole de son époque, un témoin audible de la société dont la musique témoigne et éclaire les esprits. C'est donc un activiste au service de la paix qui souhaite faire danser autrement.

Discographie

  • RumbaLounge, discovering nu-rumba (2008)
  • Africanization (2010)
  • Acousticfear, crépuscule des idoles(2012)
  • Intriguant (2013)
  • Funky Spleen (2014), mastérisé par Bernie Grundman
  • Promises (2014), mastérisé par Bernie Grundman
  • Injur(e) 2014, mastérisé par Bernie Grundman
  • Theman (2015), mastérisé par Brian Gardner
  • Groovencio, futura-volume 1 (2016), enregistré et mixé aux Studios Davout, masterisé par Bob Katz

Videographie

  • Mapworld : premier single extrait de l'album Acousticfear, crépuscule des idoles - sur les traces de Nietzsche.
  • Unplugme : un swing urbain dans lequel Bantunani dénonce à la manière d'un Chaplin, la société de consommation
  • Coltanrush :enregistré lors d'un concert au Djamel Comédie club, la chanson deviendra un hymne contra la guerre au Congo
  • Contemplaysongs : homme contemplatif de son monde, Bantunani crie sa peine en R&B
  • Groove Brother : La vie devrait être une jam à ciel ouvert où seule la musique rythme nos pas
  • Tomorrow : Un de ses titres très soul à la portée humaniste
  • Tears and Lies : Un titre rock et obscure qui explore les désirs d'un homme de nuit
  • Oldman : Michel signera sous son propre nom l'album "The Man" où il dévoilera le titre oldman. Ce titre est un message de solidarité envers les personnes dépourvues.
  • Life is hard : Telle une réponse au titre "Happy", ce titre évoque la joie des bonheurs simples pour surmonter l'adversité. Il sera classé 2e sur Bya
  • Promises : Un titre fortement inspiré des mélodies soul des années 1960. Michel se livre en amour avec un zeste de nostalgie.
  • MoneyControl : Une dénonciation parfaite et satirique du pouvoir de l'argent.
  • Shalom, salem:La paix n'est pas utopique, le groove dépasse les frontières et la haine.

Liens externes

  • Libération
  • Deezer
  • Jeune Afrique
  • Site officiel
  • France Inter
  • RFI
  • RTS"
  • Michel Nzau
  • TV5 Monde
  • Qobuz
  • Ouest-France
  • Le Télégramme:
  • Canal Plus
  • Bouziane DAOUDI. Bantunani, un groove engagé", Liberation, Paris, 11 November 2008. Retrieved on 27 December 2008.
  • Daniel Brown. "Bantunani is forging a new sound called nu rumba, far from his native Kinshasa", RFI, Paris, 5 November 2010. Retrieved on 10 December 2010.
  • Serge Levaillant. "Bantunani brings an amazing groove to think and dance", FRANCE INTER, Paris, 5 November 2010. Retrieved on 10 December 2010.
  • Jeune Afrique. "Bantunani brings an amazing groove to think and dance", JEUNE AFRIQUE, Paris, 24 May 2009. Retrieved on 14 June 2009.

Références

Source : Wikipedia

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